Réflexions sur le thème de la journée de la femme : Planète 50-50 d’ici 2030 : Franchissons le pas pour l’égalité des sexes

Le thème de la Journée internationale de la femme du 08 mars 2016 est Planète 50-50 d’ici 2030 : Franchissons le pas pour l’égalité des sexes. Le thème 2016 pour ma part appelle à une petite réflexion afin de s’assurer qu’il est bien compris par tous, le risque de dérapage étant grand.

Il n’est pas exclu que beaucoup de femmes n’en retiennent que le terme « égalité des sexes », faisant fi de la recommandation forte de l’ONU de l’intégration des valeurs socio-culturelles.

A ce titre, dans le contexte qui est le nôtre, l’égalité des sexes n’est pas pour demain : heureusement qu’il est renvoyé à 2030. Au stade actuel et pour longtemps, la quasi-totalité des traditions africaines reconnaissent la pre-éminence masculine qui remonte  aux origines de la Création ( cf Gen.1 :27 ; 2 :18 et 22  ).

Raison pour laquelle je comprends l’égalité des sexes dans le sens de l’égalité des chances, la reconnaissance et le respect des droits des femmes et ses corollaires, l’autonomie entre autres.

Une rapide incursion dans la société traditionnelle des hauts plateaux de l’Ouest du Cameroun, m’inspire la réflexion suivante : la femme bamiléké n’a-t-elle pas beaucoup sacrifié  en choisissant le mode de vie occidentale ? monogamie, promiscuité conjugale ( unique domicile, chambre commune…), communauté des biens … et j’en passe.

Sans toutefois faire l’apologie de la polygamie, force est de lui reconnaître certains aspects positifs.
Dans les campagnes de l’Ouest, la concession est une sorte de fédération des micro cellules familiales autonomes. Chaque épouse est le « maître »  quasi-absolu de sa cellule, composée de ses enfants et des membres de sa famille. Au sommet, trône, sans abuser de son pouvoir, l’époux, équivalent de « gouverneur fédéral ». Son autorité ne souffre d’aucune contestation.  Le respect est mutuel. Il attribue à chaque épouse l’un des importants facteurs de production :  le lopin de terre, d’où elle tire l’essentiel de ses revenus pour l’entretien de sa maisonnée et à tour de rôle de l’époux ; son tour de nourrir l’époux coïncide généralement  avec son tour de passage dans la chambre de celui-ci : une  mutualisation des tâches quotidiennes qui ne pèsent sur l’épaule de personne et laisse à chacune, beaucoup de temps libre pour vaquer à ses occupations tant économiques que sociales : autonomie financière et sociale, liberté de mouvements( point besoin de l’autorisation maritale ). Par son propre mérite, elle peut même obtenir une ascension sociale qui dépasse celle de l’époux, sans que cela pose problème

Ainsi sommairement schématisé, le constat est celui du « paradis perdu » au nom de la modernité, sans y avoir été  préparé !

En effet, certaines de nos us et coutumes ont la peau dure : le mariage continue d’être considéré comme  une « assurance-vie » pour la jeune fille  et  « viens on reste » très mal perçu ( union libre ) ,  la dot,  très souvent l’occasion de renflouer les poches familiales ; on rechigne à partager les dépenses, au nom de « c’est toi qui m’a épousée »…

Alors, mes  soeurs, marche arrière ou en avant ?



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.